Dimanche 24 avril. Deuxième tour des présidentielles et denier dimanche pour la Fraude au Saint-André des arts. Jusqu’ici les jours se sont succédés et ressemblés: pas foule (Maximum une vingtaine de spectateurs lundi dernier et minimum deux avant hier et la moyenne se situe aux environs d’une petite dizaine par séance) mais je ne suis pas déçu car, horaire vraiment difficile (13h), aucune pub, je ne m’attendais pas à beaucoup plus. Les amis les plus gentils avec moi me disent que c’est même bien… Autre réconfort: la présence fidèle et ô combien renouvelée de Didier et Sabine à mes côtés. Ils ont vu le film au moins dix fois! Un soutien qui me va droit au coeur. Enfin, autre motif de satisfaction: les réactions du public lors des mini débats post-projection. Au moins ceux qui prennent la parole sont franchement enthousiastes: le fond, la forme, la dénonciation de l’emprise des religions, la beauté de l’image, l’inventivité de la mise en scène… Certains évoquent un parallèle avec P Claudel et il est même arrivé qu’une spectatrice que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam se lève à la fin de la projection en s’exclamant: « Excellentissime ce film! » avant de se lancer dans un monologue d’au moins cinq minutes au cours duquel elle a énuméré toutes les qualités qu’elle y trouvait. Ouf! J’étais scotché! Et dans des moments comme celui-là, on se sent récompensé pour tous les autres où la solitude vous a pesé sur les épaules comme un âne mort!
Enfin, dernier motif de frustration: aucune couverture de presse. Zéro! Ce qui m’a le plus ennuyé car, contrairement à des spectateurs en cohorte, c’est tout de même là dessus que je comptais un peu pour aider le film à aller plus loin. Alors vers le début de la semaine, je me suis énervé et j’ai envoyé un courrier assez pimenté à toute cette corporation de critiques pour leur demander de se bouger un peu. Deux réponses seulement me sont parvenues (toutes deux venant de Télérama) et chacune comportait la promesse de venir voir le film. En sera-t-il ainsi?