Fin de partie (ou presque)

Lundi 25 a eu lieu la dernière des quotidiennes. Aurélie Godefroy (auteure de Les religions, le sexe et nous) était l’invitée et environ 10 spectateurs ont dialogué avec elle. Débat intéressant, comme presque chaque fois, mais pas foule dans la salle, comme chaque fois. Alors le bilan de tout ça: +++ pour les retours à propos du film, +- pour la fréquentation, mais — pour la couverture de presse. En effet, zéro papier, zéro commentaire dans les journaux. Alors, après bien des échanges de noms d’oiseaux, j’ai fini par avoir la réponse de la part de F Strauss (ex-Cahiers du cinéma et chroniqueur à Télérama: « Nous ne couvrons jamais les sorties Découvertes du Saint-André ». L’aurais-je su que j’aurais nourri moins d’espoir et surtout dépensé moins d’énergie à me transformer en attaché de presse depuis les deux derniers mois. A bon entendeur salut!

Bientôt la dernière

Dimanche 24 avril. Deuxième tour des présidentielles et denier dimanche pour la Fraude au Saint-André des arts. Jusqu’ici les jours se sont succédés et ressemblés: pas foule (Maximum une vingtaine de spectateurs lundi dernier et minimum deux avant hier et la moyenne se situe aux environs d’une petite dizaine par séance) mais je ne suis pas déçu car, horaire vraiment difficile (13h), aucune pub, je ne m’attendais pas à beaucoup plus. Les amis les plus gentils avec moi me disent que c’est même bien… Autre réconfort: la présence fidèle et ô combien renouvelée de Didier et Sabine à mes côtés. Ils ont vu le film au moins dix fois! Un soutien qui me va droit au coeur. Enfin, autre motif de satisfaction: les réactions du public lors des mini débats post-projection. Au moins ceux qui prennent la parole sont franchement enthousiastes: le fond, la forme, la dénonciation de l’emprise des religions, la beauté de l’image, l’inventivité de la mise en scène… Certains évoquent un parallèle avec P Claudel et il est même arrivé qu’une spectatrice que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam se lève à la fin de la projection en s’exclamant: « Excellentissime ce film! » avant de se lancer dans un monologue d’au moins cinq minutes au cours duquel elle a énuméré toutes les qualités qu’elle y trouvait. Ouf! J’étais scotché! Et dans des moments comme celui-là, on se sent récompensé pour tous les autres où la solitude vous a pesé sur les épaules comme un âne mort!

Enfin, dernier motif de frustration: aucune couverture de presse. Zéro! Ce qui m’a le plus ennuyé car, contrairement à des spectateurs en cohorte, c’est tout de même là dessus que je comptais un peu pour aider le film à aller plus loin. Alors vers le début de la semaine, je me suis énervé et j’ai envoyé un courrier assez pimenté à toute cette corporation de critiques pour leur demander de se bouger un peu. Deux réponses seulement me sont parvenues (toutes deux venant de Télérama) et chacune comportait la promesse de venir voir le film. En sera-t-il ainsi?

Hier

Hier première séance de la Fraude au Saint-André des Arts!!! Tant attendu, tant espéré, tant préparé ce grand jour m’a d’abord réservé une déception, soyons francs! Seulement une dix-douzaine de spectateurs. Si peu après ces centaines de mails, ces dossiers de presse envoyés à tout Paris depuis un bon mois! Je ne m’attendais bien sûr pas à 300 personnes, mais tout de même… En guise d’explication (il faut bien s’en trouver une) je crois que l’horaire n’aide vraiment pas: 13:00, pile l’heure du repas, de la pause déjeuner… Mais que faire? Quand j’ai reçu la proposition de cette programmation, Dobrila Diamantis (veuve du grand Roger du même nom, et organisatrice des Découvertes du Saint-André) m’a bien précisé que ce serait « la première séance de l’après-midi »; tant pis pour moi si j’ai aussitôt traduit dans ma tête « séance de 14:00 »! Autre déception: pas un mot dans la presse; que ce soient les magazines ou les quotidiens… Bon : so it is. Il doit falloir l’expliquer par le manque de place dans les colonnes vis à vis du nombre phénoménal de sorties nationales. Dans mon cas il s’agit d’une si petite chose (une seule séance dans une seule salle parisienne aussi prestigieuse soit-elle…) que ces messieurs-dames de la critique ne peuvent lui accorder leur attention. A noter toutefois un encart dans le Monde. Merci le Monde!

Et puis, malgré tout, pour rester positif: deux faits à verser dans la colonne des « plus »! D’abord la qualité de la projection. Tant l’image que le son m’ont permis de voir pour la première fois mon film dans ce qu’on pourrait appeler des conditions idéales. Et du coup sa réception n’en est que plus profonde, fluide, émouvante. Par moment, j’avais presque la sensation de le visionner pour la première fois. Enfin deuxième chose: le débat avec les spectateurs: intelligent, passioné, profond. Ca fait du bien, ça prouve que le film remue les gens qui le voient, que les questions soulevées ne sont pas superficielles, que le but est, au moins pour cette fois, atteint… Au point que les conversations ont duré, duré… et qu’il a fallu finir par libérer la salle pour céder la place au film suivant. Merci donc à ces quelques personnes qui étaient là, que je ne connaissais pas et qui m’ont transmis par leurs questions ou leurs réflexions cette (je ne pense pas fallacieuse) certitude.

Et puis après, avec Romain, Didier, Sabine (les comédiens) et quelques amis, on est allés boire un verre.