Deuxième volet

Le 10 février à Revel s’est clôturée la série des ciné-débats. Après Toulouse en décembre (Le Cratère), Paris en janvier (l’Epée de bois) et cinq ou six autres, cette « dernière séance » (guitares d’Eddy Mitchell…) n’a pas réuni d’énorme foule mais a conduit à un débat très concerné. Toujours les mêmes stupéfactions devant le carcan imposé aux couples que le film dénonce, les mêmes remarques sur l’utilité qu’il y aurait à ce que les jeunes générations le voient, les mêmes étonnements admiratifs aussi devant l’inventivité de la mise en scène. C’est sûr, tout ça fait plaisir quand la salle s’éteint et quand les derniers strapontins se referment.

Même si j’ai alors consacré beaucoup d’énergie, pendant quasiment un an, à cette laborieuse diffusion de ma chère Fraude, je n’ai pourtant pas fait que ça. J’ai aussi écrit un autre film. La Lettre est son titre provisoire et c’est en quelque sorte le deuxième volet du précédent. Un « Voyage au pays d’avant #Me-Too- Chapitre 2 ». Rédigé initialement en juin 2022 sous la forme d’une longue nouvelle, je l’ai ensuite adapté en scénario dès la fin de l’été, puis, au bout de deux ou trois versions successives et convaincu que mon désir était de réaliser un nouveau film (ce qui n’était pas évident: ç’aurait pu aussi être un roman ou un podcast), la perspective d’un nouveau gigantesque chantier s’est alors un peu dressée devant moi comme une falaise infranchissable. « Tout ça pour ça!!! Est-ce que ça en vaut vraiment la peine? » me disais-je.

Jusqu’au jour où le décor principal (une maison des années 1960 dans laquelle Cécile, fille de Mathilde, l’héroïne douloureuse de La Fraude, passe les quatre-cinquièmes de sa vie de femme au foyer, ensevelie sous les taches domestiques et les hebdomadaires positions du missionnaire que son mari attend d’elle) m’a traversé l’esprit un matin au réveil. C’est la maison des parents d’un vieil ami : Jean-Pierre. Elle est située à Albi et est restée dans son jus depuis la disparition de ses occupants. A l’occasion d’une rencontre pendant les vacances de Toussaint, j’ai alors posé la question à Jean-Pierre et sans hésiter il m’a aussitôt donné son accord. Merci Jean-Pierre, je ne sais pas encore si ta réponse aura une répercussion tangible sur l’histoire du cinéma mais, à coup sûr, elle en a eu une sur la mienne. Bizarre en effet comme les choses se sont alors débloquées pour moi, car, à partir de ce moment là, la quête d’une comédienne pour incarner Cécile est devenue ma frénésie, mon urgence quotidienne.

J’ai d’abord écumé toutes mes anciennes connaissances parisiennes, posé la question à toutes les personnes que j’ai pu croiser… A mes enfants aussi, Faustine et Ferdinand, qui ont eux-mêmes des amis dans ce milieu… En vain… Avec une mention spéciale pour une certaine Juliette toutefois, second rôle de plusieurs films ou séries, que je remercie d’avoir considéré ma proposition avec sérieux, qui m’a longtemps fait attendre sa réponse mais qui a finalement suivi l’avis de son agent: « Ce serait non! ». L’aspect financier a bien sûr joué un rôle dans sa décision, je l’imagine, car mon budget est le même que celui de La Fraude, autrement dit: une autoproduction basée sur le bénévolat de ses participants.

Alors, de retour dans ma province fin janvier, j’ai continué à chercher, et j’en suis là aujourd’hui ! Plusieurs visages, connaissances d’amis divers dans les milieux du théâtre en Occitanie, sortent de l’ombre pour possiblement incarner ma Cécile: les voici. L’un d’eux a ma préférence mais, ne sachant pas encore s’il me sourira jusqu’au bout, je préfère le laisser pour l’instant dans l’anonymat.

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