Quelques mots sur « La Fraude »

D’abord, la réécriture de « la Croisette » progresse. Environ à la moitié de sa révision, le manuscrit fait sa mue, parfois heureuse, parfois laborieuse…

Et puis, puisque j’en ai évoqué l’existence dans l’article précédent, voici quelques précisions sur ce scénario qui m’occupe aussi : »La Fraude » (après tout, si le but de ce blog est de consigner mes activités plumitives, on est bien dans la cible). Il s’agit alors d’imaginer un récit à partir des centaines de lettres reçues des années 1924 à 1943 par le chanoine Viollet, prêtre parisien devenu par la suite résistant et dont un square de la capitale porte le nom. J’ai découvert l’existence de cet homme courageux mais pris dans les contradictions de son époque dans l’ouvrage de M Sevegrand « l’Amour en toutes lettres » (Albin Michel 1996), un recueil qui rassemble la correspondance entre cet abbé et ses fidèles à propos des questions délicates de la compatibilité entre la doctrine catholique et la réalité de la vie conjugale. L’incroyable naïveté des paroissiens qui s’y exprime alors, leur ignorance sidérante de la sexualité (il s’agit pourtant approximativement de la génération de nos grands parents) d’une part et l’effrayante hypocrisie des réponses de l’église de l’autre, m’a fasciné. Le malheureux prêtre, sensible à la détresse des époux, tente en effet de leur apporter des réponses concrètes, tandis que la secrète mais permanente volonté de l’église de contrôler la procréation, donc le corps des femmes, le coince dans un conflit aussi passionant qu’éclairant sur la nature profonde du discours religieux.

Imaginant alors quelques personnages (femmes et hommes) pour incarner la chose, je m’écarte clairement dans ce scénario d’un projet biographique. Je n’y retiens que le contenu des lettres, qui, lui, est respecté intégralement. Le but? Faire toucher du doigt que les houleux débats sur l’émancipation féminine et autres emprises de la religion qui secouent nos années 2020 ne sont pas nouveaux; et que connaître leurs racines ne peut pas faire de mal pour y voir plus clair.

Pour le moment, le texte est à peu près achevé et je réfléchis à diverses manières de le mettre en images.

C’était pas fini

A nouveau long silence… Car non ce n’était pas fini. D’abord, j’ai commencé à envoyer quelques exemplaires de mon nouveau manuscrit à droite et à gauche vers des éditeurs régionaux (le « Albigeois » du titre l’impose). Et puis les réponses, négatives évidemment, sont venues -déjà que les boites régionales ne sont pas légion, parmi elles, il faut ensuite éliminer celles qui annoncent carrément qu’elles n’acceptent aucun manuscrit nouveau, en plus il faut ajouter le corona et sa torpeur vertigineuse des appétits lectoriels… Bref, comment dire, c’était couru d’avance- j’ai donc commencé à douter! « C’est vrai qu’il y a trop de romans, c’est vrai que le mien n’a rien de nécessaire à la survie du monde » me suis-je dit, et j’ai voulu le remettre sur le métier. Et voilà, j’y suis encore. Bon, ce n’est pas totalement loin du but, mais avec cette nouvelle année, je me disais qu’il fallait quand même donner quelques nouvelles. Alors voilà c’est fait, Bonne année à tous en attendant et à bientôt j’espère.

PS: j’oubliais! Parmi les choses qui m’ont retenu d’alimenter ces pages, deux autres activités m’ont pris pas mal d’énergie et de temps:

Primo: l’écriture d’un scénario de film ( La Fraude, celà s’appelle, et je vous en reparlerai quand ce sera vraiment au petit poil).

Deuxio: la conception et la réalisation d’un site web à la mémoire de mon père, disparu le 1er janvier 2009 (11 ans déjà !) mais né en 1920. 2020 était donc le centenaire de sa naissance et, avec mon frère, on s’est dit que si on ne faisait rien cette année, on le ferait jamais. Donc voilà, on s’y est collés et le résultat est en ligne. Qui veut aller voir?

http://louiscros.fr